L'Espace Forums de "La Traction Universelle"

Bonjour à tous,

Dans un précédent sujet, je vous avais raconté la réfection complète de la mécanique de notre 15/6H réalisée durant le premier confinement du printemps 2020. Depuis, notre 15/6H a rejoint la Drôme provençale où nous avons choisi de nous installer pour notre retraite et nous profitons des petites routes entre oliviers et lavande…

Mais commençons par le début. Achetée en 1985 à l’état d’épave, mais complète, notre 15/6H numéro de série 726151 est sortie de l’usine du Quai de Javel le 19 mai 1954 ce qui en fait l’un des premiers exemplaires, la 151e exactement. Arrêtée en 1964 et conservée au sec dans une grange en Normandie, elle n’avait que 49.525 km au compteur. Nous avons réalisé la restauration mécanique complète sur une période de 4 ans dans les sous-sols du Sheraton à Montparnasse et remonté la carrosserie dont les éléments ont été confiés à un carrossier professionnel, pour un total de plus de mille heures de travail. Sa première sortie eut lieu en novembre 1989 pour la naissance de notre fille aînée Coralie qui rentra de la maternité en Traction !

Durant 30 ans, notre 15/6H a parcouru 80.000 km, emmenant toute la famille en vacances, en empruntant régulièrement la Route Bleue (N6 et N7) et la Route Napoléon (N85). Comme on l’a vu dans le précédent sujet, nous avons réalisé la deuxième restauration mécanique en 2020, mais qu’en était-il de la carrosserie ?

Comme on le voit sur les photos précédentes, la carrosserie qui a été refaite il y a 35 ans dans sa couleur d’origine Gris Fumée AC124 présentait encore bien.
Quelques traces de corrosion sont apparues ça et là, les plus importantes au bas de la porte avant droite et sur le bas de caisse arrière droit.

Après la deuxième restauration de la mécanique en 2020, nous avons donc décidé de réaliser la deuxième restauration de la carrossserie de notre 15/6H. Nous avons confié la voiture au garage de Jean-Philppe Floret dans l’Oise, spécialisé dans la restauration d’automobiles anciennes populaires et principalement les Traction. Il avait restauré l’année précédente la magnifique 15 Six de 1949 que notre ami Gérard avait ensuite exposée sur le stand de La Traction Universelle au salon RetroMobile 2022.

Le 1er octobre 2022, nous sommes montés de la Drome dans l’Oise en faisant une étape à Clermont-Ferrand pour rencontrer nos partenaires de l’événement des 90 Ans de la Traction Avant sur le Circuit de Charade en mai 2024. Le moteur de notre 15/6H entièrement refait en 2020 était maintenant bien rodé et il a avalé goulûment les 4 cols de la Route Nationale 102 entre Montélimar et le Puy-en-Velay !

Notre carrossier a procédé à la dépose de tous les éléments de carrosserie : ailes, portes, capot et malle. Tous ces éléments devaient partir directement au sablage afin de travailler sur du métal sain débarrassé de toutes traces de peinture, de mastic et de rouille.

Comme prévu, la porte avant droite était bien malade. Mais la porte avant gauche n’était pas mieux. La corrosion perforante était tellement avancée qu’il s’avérait trop compliqué et chronophage de les réparer dans les règles de l’art. Notre carrossier à donc préféré partir de portes d’occasion en meilleur état pour les restaurer.

Les portes de Traction sont très sensibles à la corrosion car l’eau de pluie stagne entre les tôles intérieures et extérieures à cause des trous d’évacuation placés trop haut. Les portes, pourtant refaites par le précédent carrossier lors de la première restauration il y a 35 ans, n’avaient pas été suffisamment traitées contre la corrosion…

Passons aux portes arrières. Là aussi la corrosion perforante avait fait son œuvre. Notre carrossier a dû couper les tôles intérieures et extérieures afin de les remplacer par des tôles de bas de portes neuves disponibles chez les marchands de pièces de la Drôme.

La tôle de bas de porte intérieure est soudée par point en premier. On voit ici la Porte arrière droite.

La tôle intérieure de la porte arrière droite est ensuite traitée à la peinture au cuivre, afin de prévenir de la corrosion et de faciliter la soudure électrique.

La porte arrière droite est ensuite montée à blanc sur la caisse afin d’ajuster parfaitement la tôle de bas de porte extérieure sur le bas de caisse.

Puis la porte arrière droite est déposée afin de terminer le cordon de soudure et de rabattre la tôle extérieure sur la tôle intérieure !

La Porte arrière gauche est traitée de la même manière.

Nous allons maintenant attaquer la caisse. Celle-ci n’a pas été sablée mais entièrement poncée à la ponceuse pneumatique et au papier de verre jusqu’à la tôle.

On voit sur les photos les couches de peinture successives : l’apprêt rouge d’origine appliqué sur la chaîne en 1954, l’apprêt jaune utilisé par le carrossier lors de la précédente restauration en 1989 et la peinture de finition de couleur Gris Fumée AC 124.

Le pavillon et les partie hautes de la caisse ne présentent pas de corrosion, hormis sous les clignotants de custodes et les platines de réception des butées triangulaires de portes qui on bien entendu été démontées pour traiter la rouille.

Par contre, la surprise fut grande lors du ponçage des bas de caisse !

Côté gauche, de la corrosion perforante était apparue au niveau des fixations inférieures de l’aile avant.

Notre carrossier a dû découper la tôle rouillée et souder un morceau de tôle neuve sur le jambonneau gauche.

Même maladie a l’arrière, la corrosion perforante était présente également au niveau des fixations de l’aile arrière et dans le passage de roue.

Mais le pire était à venir : le bas de caisse côté droit était littéralement en dentelles !

L’eau étant rentrée par le trou au niveau du support de béquille, une corrosion perforante avait attaqué l’intégralité du bas de caisse de l’arrière jusqu’à l’avant !.

Notre carrossier s’est donc attaché à couper toute la tôle malade, traiter l’intérieur du longeron à la peinture au cuivre, puis souder des tôles de bas de caisse neuves disponibles chez les marchands de la Drôme.

Après les bas de caisse, passons à la partie arrière…

Le fond de coffre était complètement pourri, notre carrossier a dû découper les tôles perforées et les remplacer par des tôles neuves faites sur mesure.

Nous attaquons maintenant la malle arrière…

La corrosion perforante apparaissait déjà sous la poignée de malle… Mais le pire était à l’intérieur de la malle, car la tôle de renfort était complètement pourrie et notre carrossier a dû en fabriquer une neuve à partir d’un morceau de tôle.

Passons aux ailes arrières qui n’ont pas trop souffert de la corrosion. Ici après sablage et apprêt.

Les passages de roues arrières sont bien entendu traités comme il se doit.