C'était à la base une 205 GTI 1.9 tunée (et donc dont personne ne voulait), vidée, arceau cage complet, baquet, moteur de 405 MI16. Du coup, pour ceux qui connaissent, c'est pas mal de boulot car il faut pousser le tunnel vers l'habitacle pour laisser passer le collecteur d'échappement et déplacer le radiateur vers le bas pour laisser passer le collecteur d'admission. Y'a pas mal de trucs à déplacer sous le capot moteur. Afin de bien refroidir tout ca, y'avait le cumul des 2 refroidisseurs d'huile: le radiateur de la 205 GTI 1.9 et l'échangeur à la base du filtre à huile de la 405. Coté chassis, c'était le chassis asphalte de Peugeot sport. Et comme le moteur était fait pour tirer une caisse bien plus lourde, derrière, y'a fallu s'amuser un peu avec les rapports de boite pour obtenir un truc homogène + fiabiliser le tuning. Ca a aussi été un bon atelier carrosserie et peinture car elle avait quelques défauts à ce niveau là.
L'objectif de cette auto était d'apprendre à Madame à conduire raisonnablement une auto: elle aimait bien ca, mais avait envoyé avant de me rencontrer 3 autos à la casse

Et comme j'avais des autos pas forcément simples à rouler (la 993 ainsi que la 944 turbo au hasard) et qu'elle allait bien devoir finir par en prendre le volant, il lui fallait une auto école = une auto un peu performante, qui pardonne pas mal et qu'elle pouvait détruire intégralement sans que ce ne soit un problème financier et dans laquelle elle était protégée. Elle y a appris entre autres le double débrayage, l'a emmenée au circuit sur glace de Flaine et pris des cours de pilotage dans le Vercors avec, avec mon ami Dudu (dont c'est le métier, après une jolie carrière en rallye et course de cote).
Une fois son office rempli, l'auto n'étant pas homologable en Suisse, on a du la revendre, comme le reste du parc auto (qui avait été financé par mes primes de l'époque où je sévissais à Bahrain), pour racheter de l'autre coté de la frontière. Un premier ami l'a rachetée dans le même but. Un second a pris la suite, puis les contrôles techniques sont devenus plus contraignants. Il a donc remonté dedans un moteur de 205 GTI 1.9, revendu le MI16 et revendu l'auto à un inconnu.
C'était une auto très attachante: discrète de l'extérieur et terriblement performante et fiable. Le seul truc que je n'ai jamais réussi à corriger était les fuites d'eau par le toit ouvrant par ailleurs condamné: j'ai jamais compris par où ca rentrait alors que tout était parfaitement visible vu que voiture vidée. Y'avait aussi dans le tuning une fausse bonne idée: la pompe à huile avait vu son limiteur de pression d'huile passé de 5 à 7 bars. Pourquoi? Car la maladie de ces moteurs est de déjauger en fort appui et du coup, le gars qui avait fait ca pensait ainsi augmenter la pression et donc prévenir une chute de cette dernière. Sauf que la raison du déjaugeage, d'après l'expérience du GRA, c'est le dimensionnement des conduites de retour d'huile entre le haut et le bas moteur: ca déjauge car à haut régime, toute l'huile est dans le haut moteur et n'a plus le temps de descendre vers le bas. Et la solution était de percer une des conduites d'huile de la culasse pour faire une descente externe vers le bas. Cette auto n'a jamais eu de problèmes à ce niveau car le carter avait été plus ou moins cloisonné. Mais mon ex 309 a eu un vilo rendu HS à cause de ca.
La bonne nouvelle, c'est que ce moteur m'a appris à l'époque de la 309 à toujours garder un oeil sur la pression d'huile en virage. Ca m'a permis de sauver le moteur de la F355: un jour que je roulais, avec, rétrogradage en 2 à l'arrivée sur une épingle, régime à 5000 trs/min, j'entends un bruit comme si je venais de rouler sur une canette de bière et dans la foulée, je vois ma pression d'huile s'effondrer. J'ai donc pu débrayer tout de suite pour faire tomber le moteur au ralenti, puis, ne voyant pas la pression remonter, le couper et m'arrêter sur le parking en sortie d'épingle (et tout ca sans déclencher le neiman biensur, cf expérience avec la R5L de 1972). J'ai attendu 15 mn, tenté un redémarrage sans voir revenir la pression d'huile => j'ai appelé le dépanneur. Verdict une fois tout démonté: clavette de pignon d'entrainement de la pompe à huile qui s'est fait la malle, mais aucun dégât sur le moteur lui même. J'aurais pas aimé devoir payer les pièces ...
Et pour revenir aux populaires, comme le souligne Michel, le cout de restauration dépend malheureusement assez peu de la gamme de l'auto et donc la hausse semble inéluctable, tout comme le fait de les passer petit à petit sous cloche également, vu le cout d'exploitation. Quant aux miniatures, là aussi, les prix montent... Bref, je pense qu'il faut rouler tant qu'on peut: ce qui est pris n'est plus à prendre!