Film "Diva" : je l'ai en VHS. Si ma mémoire est bonne, en fait il y a deux Tractions blanches : une 11B et une 11BL. L'une change d'immatriculation et l'autre brûle... dans un hall de Javel (ce que personne n'a jamais relevé). Film plaisant mais non pas (pour moi) un monument. Brûler une Traction dans Javel : j'y ai vu un acte iconoclaste. Ce n'est pas grave, il y a tellement de Tractions alors une de plus ou une de moins, n'est-ce pas ?
Mon grain de sel sur la SM que vous ne trouverez pas dans les revues :
Les plus :
- extraordinaire ligne plus inaccessible que celle de la Traction (difficile d'en faire la synthèse esthétique)
- surface vitrée laissant l'impression de conduire dans une bulle
- confort royal (sellerie tissu molle à souhait et comportement routier).
- design intérieur masculin, beaucoup de classe, chromes de qualité.
- commande de boite virile
- volant à rotation courte et facile
- commandes à portée de main (sauf console centrale)
- divers raffinements (éclairages : boite à gant, coffre, capot, phares tournants, plafonnier)
Les moins :
- opter pour les vitres teintées car ça cuit au soleil (surtout en simili cuir !)
- sellerie simili cuir glissante (pas de maintien latéral)
- certaines commandes sont d'un plastique de mauvaise qualité (indigne) et assemblage de bric et de broc (acier sur plastique bien dans l'époque)
- gabarits imposants, avant de capot invisible nécessitant d'être prudent en approche (surtout pour un véhicule de collection). Au-delà : la verrière. Et au-delà le pointu du pare choc ! Mais on s'y fait.
- en réalité, voiture pataude tant en accélération que dans les virages, se couche dans les virages alors on ralentit de peur de déchausser les pneus ou de glisser de l'arrière, coupé long donc attention à le caser lors d'un dépassement.
- voiture beaucoup trop lourde : d'au moins 100kg (impossible à alléger à moins d'attaquer la conception même - mais on peut commencer par la sellerie d'une lourdeur aberrante). Du coup le Maserati (mis à part son bruit) est décevant...
- moteur qui faisait de l'ombre à Citroën et qui a embarrassé la firme au point qu'elle l'a noyé sous l'hydraulique
- trois couches de tuyaux hydrauliques nécessitant des mains de pianiste et des bras articulés
- alternateur dépendant du bon fonctionnement de l'hydraulique (arbre de pompe) : la plus grosse aberration car une absence d'hydraulique immobilise la voiture (peut-être était-ce voulu ?)
- électrique sous dimensionnée (faux contacts fréquents) ou vieillissant mal
- mauvaise évacuation des calories affaiblissant l'électrique
Les questions de fiabilité du moteur sont à mettre DEFINITIVEMENT au rang de légende urbaine à une seule condition.
Comprendre ENFIN que la SM n'est pas une voiture de course mais une "Grand Tourisme" ce qui suppose :
- préchauffage soigneux du moteur, éviter les +2500-3000 tours minutes à froid
- conduite souple comme une DS (ce qui n'empêche pas de monter jusqu'à 150km/h)
- entretien rigoureux (filtres et vidanges)
et je le redis et l'affirme : les spécialistes qui disent connaitre la SM vous rendent une voiture qui gronde et râcle de façon anti-mécanique.
Aucune oreille chez ces gens-là. Désolé mais je ne fais pas confiance. Dès qu'ils y touchent c'est la catastrophe, les équilibres sont rompus : réglage de distribution, de chaînes, de soupapes, que sais-je. J'ai été heureux de conduire un moteur d'origine jamais ouvert au bruit merveilleux. J'ai fait la différence avec des voitures soi-disant restaurées par des professionnels.
Bannir le vroum vroum avec cette auto sinon c'est mal la connaitre. C'est une auto feutrée. Ce n'est ni une Alfa Romeo ni une Maserati. Elle est bien mieux que cela. Elle véhicule le savoir-vivre français : souplesse, vitesse, confort.