JOURNAL n°3
Samedi 8 décembre 2007
Quelques nouvelles du front conjoncturel, extraites d’un article de presse datant du 2 novembre :
Après avoir été encensés, les biocarburants subissent une tendance inverse. Le Grenelle de l’environnement n’a guère insisté sur ces solutions, « le Président de la République se montrant plutôt réservé ». Les biocarburants ne sont pas la panacée, nous l’avons dit mais l’UNE des solutions de l’après pétrole. Il faudra attendre 10 ans pour que la deuxième génération de bioéthanol n’utilise que la partie non alimentaire des plantes (c’est-à-dire la cellulose, matière résistante à travailler). Notons que pendant que nous tergiversons, américains et brésiliens se sont lancés à fond.
Les arguments pour l’E85 : les experts certifient que la moitié des réserves en pétrole brut ont été épuisées en 2006. L’E85 est rentable si le baril de brut dépasse les 60-65 dollars (c’est le cas). L’E85 participe à la diminution de l’effet de serre, possède un bilan énergétique positif, n’utilise pas tant de surfaces céréalières qu’on le dit (moins de 5%), favorise notre indépendance (le secteur des transports dépendant à 98% du pétrole, je vous laisse imaginer l’avenir sans pétrole : camions, chalutiers, etc.), crée des emplois, est utilisable sans grosse modification des mécaniques.
Les arguments contre l’E85 : il faut 232kg de maïs pour faire un plein de 50l d’E85 ou faire vivre un enfant africain pendant un an, il faudra choisir. L’E85 nécessite une augmentation des mises en culture, fait augmenter les prix alimentaires (ça a commencé pour les pâtes, le blé passant de 100 à 250 euros la tonne en 2 ans), est coûteux à fabriquer à partir de céréales (la canne à sucre revient moins cher), coûte 200 millions d’euros de subventions, intervient dans le remplacement du pétrole à hauteur de 2/100ème soit rien du tout, participerait au réchauffement climatique en raison d’usage d’engrais et menacerait la biodiversité.
Un litre d’E85 est acheté 0,57 euros par les pétroliers au groupe Champagne Céréales pour un coût de production d’environ 0,50. Je l’ai acheté 0,809 euros le litre à la pompe. L’E85 est moins cher que le SP95 : la surconsommation constatée de biothanol entre 20 et 30% selon la conduite, réduit un peu ce différentiel. Au lieu des 500 pompes prévues fin 2007 (mon article dans la revue Traction Avant n°71 d’automne 2006), ce sont seulement 150 pompes qui ont été ouvertes. Total qui avait annoncé 200 pompes (Leclerc : 72) n’en a ouvert que 29. Sa raison ? Seulement 2400 voitures flexfuel (dont 77% de Ford) ont été vendues cette année. La clientèle, frileuse, n’est pas au rendez-vous.
Un bus suédois roulant à l’E95 (95% de bioéthanol et seulement 5% de SP95) a été présenté en Champagne. Hélas ce breuvage alcoolisé n’est pas encore reconnu comme carburant.
La Traction Avant devant s’habituer à l’avenir et mes recherches ne progressant pas, je cherche un ou plusieurs tractionnistes volontaires habitant à 200km autour de la région Champagne, qui accepteraient ma visite pendant une journée pour tester l’E85. Je précise que mis à part d’inévitables réglages d’allumage et sollicitations de démarreur, les tests de route évalués à moins de 10km et ce carburant se comportant peu ou prou comme le SP95 ne devraient pas beaucoup détériorer la voiture.
Il faut s’y connaître en réglage d’allumage (je n’interviendrai bien sûr pas moi-même), accepter de modifier l’alimentation essence, isoler la pompe et rouler avec un bidon en plastique contenant l’E85, posséder si possible un autre jeu de bougies et une gazinière avec plaque chauffante pour réchauffer l’E85 sans danger. Je consignerai soigneusement les résultats obtenus… pour votre service.
A suivre…
** MERCI DE NE PAS REPONDRE SUR CE POST **
www.jerome.collignon.com